La Fondation des Femmes publie la nouvelle note de son Observatoire de l’émancipation économique des femmes, lancé en 2022 avec le soutien du Crédit Municipal de Paris. Cette nouvelle note, rédigée par Laure Marchal en partenariat avec la newsletter Vives, s’intéresse aux femmes aidantes et aux obstacles économiques qu’elles rencontrent.
Dans leur rôle d’aidantes, les femmes effectuent des tâches plus difficiles que les hommes (activités domestiques, suivi médical, toilette et habillage) et sont plus nombreuses à trouver la charge mentale “trop importante”. Leur statut d’aidante a d’ailleurs des conséquences fortes sur leur carrière quand elle ne les éloigne pas complètement du marché du travail.
Les aidantes sont 25 % à être à temps partiel par obligation vs. 10 % des salarié.es
Résultat : les conséquences économiques sont lourdes sur le long-terme pour les femmes dont le pouvoir financier s’amenuise, et qui le plus souvent ne peuvent bénéficier des aides existantes. Alors que les femmes contribuent financièrement moins que les hommes (240 € par mois en moyenne vs. 310 € pour les hommes), cette aide pèse plus sur leur budget, les inégalités économiques persistantes entre femmes et hommes faisant que les femmes compensent par leur investissement personnel. A l’inverse, le pouvoir financier des hommes aidants leur permet de s’extirper de certaines de ces contraintes.
Seules 43 % des femmes aidantes jugent cette aide “supportable” vs 55 % des hommes aidants
A travers le prisme de l’aidance, l’Observatoire de l’émancipation économique des femmes interroge à nouveau la question du travail gratuit des femmes et les conséquences économiques des stéréotypes de genre. La note alerte aussi sur la faiblesse des solutions existantes pour les femmes aidantes face au défi réel du vieillissement de la population. Les femmes sont encore la variable d’ajustement des insuffisances des politiques publiques, au détriment de leur propre émancipation.