Chaque jour, en France, des milliers de femmes et d’enfants victimes de violences et de précarité trouvent refuge, accueil, écoute et accompagnement grâce à l’engagement sans faille des associations spécialisées. Ces structures sont souvent leur seul espoir, leur unique porte de sortie face à la violence et pour accéder à leurs droits.
Les coupes budgétaires et les retards administratifs imposés par l’État et les collectivités locales mettent en péril l’existence même de ces associations, qui n’arrivaient déjà pas à répondre à l’ampleur des besoins. Faute de moyens, des permanences ferment, des juristes, psychologues et assistantes sociales sont licencié·es, et des milliers de femmes se retrouvent abandonnées à leur sort, sans protection ni soutien.
Ces coupes budgétaires ne touchent pas uniquement la lutte contre les violences : elles fragilisent aussi l’accès aux droits sexuels et reproductifs. Des milliers de femmes comptent chaque jour sur des associations pour accéder à une contraception, à une interruption volontaire de grossesse, à une information fiable sur la sexualité ou encore à un accompagnement dans leur parcours de santé. Là aussi, les besoins sont immenses, et les moyens trop rares, et les conséquences dramatiques.
Fermer une permanence, c’est une porte de sortie en moins pour les survivantes. Réduire l’amplitude d’une ligne d’écoute, c’est condamner des femmes à rester sous l’emprise de leurs agresseurs. Licencier une juriste, c’est priver une victime de la possibilité d’obtenir justice. Réduire les moyens des associations, c’est accepter que des enfants grandissent dans la peur et la violence plutôt qu’une société d’égalité. Supprimer une séance d’éducation à la vie affective et sexuelle à l’école, c’est accepter que les violences sexuelles continuent de détruire la vie de centaines de milliers de femmes chaque année.
Monsieur le Premier ministre, nous vous demandons solennellement de sanctuariser, sans délai, les financements – déjà si faibles! – dédiés aux associations qui accompagnent et protègent les femmes et les enfants victimes de violences. Entre 2017 et 2022, les financements dédiés à la lutte contre les violences faites aux femmes ont déjà baissé de 25% par femme, du fait de l’explosion des demandes sans réelle compensation. C’est pourquoi il est tout aussi urgent que le projet de loi de finances 2026 consacre les moyens nécessaires à cet enjeu de société. Il en va de la sécurité, de la dignité et de la vie de milliers de nos concitoyennes.
Il est, de même, impensable, de toucher aux mécanismes incitatifs pour les dons des particuliers et entreprises qui restent une des seules sources de financement lorsque l’Etat et les collectivités se désengagent. Pourtant, depuis quelques jours l’administration fiscale de Bercy évoque de limiter le plafond des dons, ou encore de baisser le seuil de déduction fiscale de 75% (dit “amendement Coluche”) à 66%, exception bénéficiant aux organisations de lutte contre les violences faites aux femmes. Des mesures qui risquent de tarir la dernière source de financement disponible et de mettre les associations en état de suffocation.
Mobilisons-nous pour qu’aucun lieu d’accueil ou permanence ne ferme, pour qu’en aucun cas les femmes ne soient sacrifiées sur l’autel de l’austérité.
Signer cette pétition, c’est refuser l’indifférence. C’est affirmer que la France ne sacrifiera pas ses valeurs d’égalité et de liberté. C’est exiger des actes forts, immédiats, pour protéger celles qui en ont le plus besoin.
Nous sommes toutes et tous concerné·es. Ensemble, faisons entendre notre voix. Ensemble, imposons un interdit moral : on ne touche pas aux budgets qui protègent les femmes et les enfants victimes de violences.