Photo place de la République de manifestation qui illustre les CP de la Fondation des Femmes
29/03/2021

Communiqué de presse

[Communiqué de presse] “Rapport : Covid-19, crise, relance et emploi des femmes : la Fondation des Femmes tire la sonnette d’alarme”

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Paris, le 29 mars 2021

Covid-19, crise, relance et emploi des femmes :
la Fondation des Femmes tire la sonnette d’alarme.

Un an après le début de la crise sanitaire liée au Covid-19, la Fondation des Femmes publie une étude inédite sur les conséquences qu’a eu l’épidémie de la Covid-19, la crise et la relance, sur l’emploi des femmes. Financé par la Région Ile de France, ce rapport tire la sonnette d’alarme : nous sommes face à un risque de régression inédite de l’égalité femmes-hommes. Les pouvoirs publics doivent prendre les conclusions qui s’imposent afin de renverser de toute urgence cette tendance. En prendre conscience permettrait de calibrer la relance pour qu’elle devienne l’opportunité de plus d’égalité. 

  • Le confinement de mars 2020 : l’occasion manquée d’un rééquilibrage 

L’étude revient sur le premier confinement, qui aurait pu marquer le début d’un nouvel équilibre pour le partage des tâches domestiques et éducatives au sein des couples, et qu’il a en réalité aggravé. Cette période s’est dès lors traduite par un phénomène d’anxiété beaucoup plus marqué pour les femmes que pour les hommes. Cette source d’inquiétude se révèle particulièrement marquante pour la vie économique et sociale : 70% des femmes estiment que le confinement va les pénaliser dans leur carrière. 

  • Les femmes : en première ligne… de la crise économique qui s’installe

L’étude montre ensuite l’impact durable de la crise sur l’emploi des femmes. Si la « première ligne » du Covid-19 s’est révélée être essentiellement féminine – les infirmières (87% de femmes) et aides-soignantes (91% de femmes), les aides à domicile et les aides ménagères (97% de femmes), les agentes d’entretien (73% de femmes), les caissières et vendeuses (76% de femmes) ou les enseignantes (71% de femmes)… – celle-ci n’a pas bénéficié d’une revalorisation salariale suffisante, et paradoxalement leurs secteurs (services à la personne, vente..) sont les plus touchés par les destructions d’emploi de la crise qui s’installe. Elles sont aussi plus vulnérables à la crise car plus nombreuses à occuper un métier précaire, ou à effectuer du travail dissimulé, que les entreprises qu’elles créent sont plus fragiles… La généralisation du télétravail marque aussi une régression. Elles sont ainsi moins nombreuses à disposer d’un espace dédié pour leur travail à domicile, elles enchaînent plus fortement les réunions acceptant ainsi de ne pas disposer de « pauses » et se trouvent être plus sujettes que les hommes au risque de burn-out.

  • Un plan de relance qui risque d’amplifier l’inégalité entre les femmes et les hommes

L’étude analyse ensuite l’impact des plans de relance sur l’emploi des femmes. Les différents plans de relance n’ont pas pris en compte les inégalités entre femmes et hommes, et ce faisant, risquent de les aggraver durablement. Aucune analyse d’impact n’a été réalisé, le mot “Femme” n’est même pas prononcé. Plus grave : les secteurs d’avenirs qui concentrent la majeure partie des financements de la relance sont des secteurs fortement “masculinisés”. Sur les 35 milliards des plans de relance sectoriels de juin 2020, seulement 7 milliards sont dédiés à des emplois occupés par des femmes. Alors que les secteurs féminisés sont les plus touchés, la relance les oublie. Le décrochage des femmes est donc un risque réel et alarmant.

  • Faire de la crise une opportunité pour plus d’égalité

Cette étude tire la sonnette d’alarme. Il n’est pas encore trop tard pour profiter de  l’élan économique donné par la relance pour faire reculer les inégalités entre femmes et hommes. Concrètement, le rapport liste des propositions qui s’articulent autour de trois axes principaux:

  • un investissement au service de l’égalité (mise en place d’un service public de la petite enfance plus accessible et flexible, revaloriser fortement et  immédiatement les salaires des métiers féminisés, financer les reconversion des femmes vers des filières d’avenir…).

  • la prévention des inégalités et des violences faites aux femmes (lutte contre les violences faites aux femmes en entreprise, mise en place de normes pour le télétravail,…).

  • instaurer davantage de mixité dans les instances de prise de décisions et de gouvernance, tant des politiques publiques que des entreprises (mettre en place l’éga-conditionnalité, la mesure d’impact des budgets et l’égalité dans les sphères de décisions sur la crise et les plans de relance).