Paris, le 9 novembre 2020
Le 30 septembre 2020, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens français (CNGOF) a publié des recommandations préconisant le masque par les femmes durant l’accouchement afin de “protéger le personnel médical”, pour toutes les femmes, même celles qui ne présentent pas de symptômes de Covid-19. Parallèlement, des femmes font état de maternité qui continuent d’interdire la présence du conjoint pendant le travail ou en suite de couches. Face à cela, la Fondation des Femmes saisit le Défenseur des Droits.
Le collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques a interpellé fin septembre le Ministre Olivier Véran, estimant que « 80% des maternités imposent le masque ». Sa mobilisation a été relayée par des professionnels de santé (ML Lahaye, M.Winckler…) et des parlementaires (MP Rixain, L. Rossignol, L. Cohen..). Mais à ce jour, de nombreuses maternités imposent toujours le port du masque et l’absence de l’accompagnant.e. Les parturientes, en situation de vulnérabilité, n’osent pas s’en affranchir. Le communiqué gouvernemental publié hier ne fait que reprendre les recommandations du CNGOF et ne sera donc pas suffisant pour inverser la tendance.
Or, le port du masque à l’accouchement entraîne du stress et des difficultés respiratoires, particulièrement au moment des poussées. La France est l’un des rares pays où le masque est imposé pendant l’accouchement, et pour cause : l’OMS ne recommande pas le port du masque pendant un effort physique. C’est pour cette raison que, parmi les exemptions au port du masque figurent les sportif.ve.s. On pourrait donc jouer au foot sans masque, mais pas accoucher. L’absence d’un.e accompagnant.e. augmente également le stress et les risques de complications.
S’il est essentiel de protéger le personnel médical, ne serait-il pas plus pertinent de les équiper de matériel de protection adapté, comme le préconise le Collège national des sages-femmes qui s’oppose au port du masque ? Existe-t-il vraiment des risques pour les soignant.e.s si ceux-ci portent des masques FFP2 et des visières face à une femme non malade ou asymptomatique ? Les économies en matériel se font sur le dos des femmes, qui composent la grande majorité du personnel et la totalité de celles qui accouchent.
Nous souhaitons qu’il soit bien clair pour toutes les femmes qui accouchent qu’il est de leur droit d’accoucher sans masque, en faisant rentrer officiellement l’accouchement dans les exceptions réglementaires au port du masque obligatoire. Nous exigeons parallèlement des autorités qu’elles équipent de manière adéquate le personnel médical en maternité et que les accompagnant.e.s soient partout autorisé.e.s.
Pour ce faire, Emmanuelle Yvon, avocate à la Force Juridique de la Fondation des Femmes a saisi le 29 octobre dernier le Défenseur des Droits pour Violation des droits fondamentaux des femmes enceintes et Atteinte à l’intérêt supérieur et aux droits de l’enfant.
Le gouvernement a beaucoup travaillé sur les 1000 premiers jours de l’enfant. Qu’il commence par assurer, que pour son 1er jour, l’enfant puisse voir le visage de sa mère et être embrassé par cette dernière.