Couples mariés, vous l’ignorez probablement (et tant mieux) mais en droit, le “devoir conjugal” existe toujours. Loin d’être une notion devenue lettre morte ou tombée en désuétude, elle est régulièrement utilisée par les juges pour se prononcer sur les torts de l’un·e ou de l’autre dans un divorce. Voici un florilège. Cour d’appel de Rouen, 2014 : “Le refus d’avoir des relations sexuelles constitue une violation grave et renouvelée des devoirs et obligations du mariage rendant intolérable le maintien du lien conjugal.” Cour d’appel de Toulouse, 2015 : ne pas partager “la vie commune est constitutif d’une violation grave ou renouvelée des devoirs et obligations du mariage ; il en est de même du refus de consommer le mariage en ayant des relations sexuelles” . Cour d’appel de Colmar, 2016 : “La faute de l’épouse résulte de son refus d’avoir des relations sexuelles avec son mari.” Etc. Les décisions ne sont donc pas rares et la jurisprudence, constante.