Photo place de la République de manifestation qui illustre les CP de la Fondation des Femmes
05/11/2018

[Communiqué de presse] “Testing sur les discriminations sexistes à l'embauche”

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Paris, le 5 novembre 2018

Testing sur les discriminations sexistes à l’embauche. Faut-il changer de sexe pour faire de la mécanique ? 

La Fondation des Femmes, en partenariat avec Femme Actuelle, et avec le soutien de la Région Ile-de-France, a réalisé un testing sur les discriminations à l’embauche en raison du sexe sur les métiers masculinisés. A l’occasion de la journée dédiée aux inégalités salariales, elle en révèle les résultats.

Si les inégalités de revenu entre femmes et hommes persistent, c’est en partie parce que celles-ci sont cantonnées dans quelques métiers, peu valorisés financièrement. Mais que se passe-t-il lorsque les femmes osent aller vers des secteurs masculinisés?

Plus de 900 CVs factices, identiques en dehors du sexe du candidat, ont été envoyés sur une période de 6 mois en réponse à des offres pour des emplois de jardinier.e, chauffeur livreur ou mécanicien.ne. Il en ressort que :

  • une femme candidate à un emploi dit « masculinisé » a 22% de chance de moins qu’un homme candidat d’être convoquée à un entretien par un employeur

  • ce chiffre atteint 34.2 % pour le métier de chauffeur-livreur

  • ce résultat atteint plus de 30% en moyenne si l’on considère également comme une discrimination le fait que l’employeur n’insiste pas auprès de la femme lorsqu’il n’a pas de réponse à sa proposition d’entretien, à la différence du candidat homme, comme s’il s’agissait d’un choix de dernier recours.

Il est souvent reproché aux femmes de ne pas se positionner sur ces métiers. Le testing met en évidence une réelle différence de traitement entre un candidat et une candidate pour l’envoi d’un CV similaire en réponse à une même offre. C’est clairement une barrière à l’intégration des femmes dans certains métiers.

Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, “ce testing montre que ce n’est pas aux femmes de culpabiliser de ne pas y arriver, mais aux employeurs de respecter la loi. Nous lançons un appel à témoins pour d’éventuelles poursuites judiciaires, parallèlement à l’organisation de sessions de sensibilisations. Les femmes ont assez entendu de grands discours sur l’égalité, il faut que les choses changent dans la réalité ! ”.

Une conférence de lancement de l’étude, en présence de Jacques Toubon, Défenseur des Droits, aura lieu ce lundi 5 novembre à 16h00 au Centre Hubertine Auclert 7 Place des Cinq Martyrs du Lycée Buffon, 75015 Paris.