Les femmes ont parlé avec le mouvement #MeToo dans toutes ses déclinaisons mais force est de constater que peu de choses ont changé dans leur vie quotidienne. En ce mois de mars 2022 la Fondation des Femmes lance une campagne d’interpellation intitulée #EcoutezNousBien pour appeler les décideur.ses et la société toute entière à écouter les femmes. Il est toujours délicat de mettre des chiffres sur les inégalités car leurs conséquences se mesurent avant tout en vies humaines, volées, brisées, marginalisées, ignorées. Mais puisqu’il faut visiblement parler chiffres pour peser dans le débat, nous avons décidé de le calculer, ce coût des inégalités entre femmes et hommes.
118 milliards d’Euros : ce sont les pertes de richesse engendrées chaque année par la France en raison des inégalités femmes-hommes. Ce coût, calculé de manière inédite par les chercheuses Lucile Peytavin et Ginevra Bersani de l’association Genre et Statistiques, est évidemment une estimation, par nature limitée et imparfaite compte tenu du manque de données sur le sujet. Mais elle s’appuie sur un corpus référencé et le plus exhaustif possible.
Ces chiffres vertigineux nous donnent un ordre de grandeur, et nous montrent le gâchis financier immense généré par les injustices vécues quotidiennement par les femmes. Leur coût humain est, lui, inestimable.
Ne serait-il pas temps d’y mettre un terme ?
Cette note contribue à la prise de conscience des inégalités entre les femmes et les hommes à travers leur impact sur la richesse nationale. Effectivement, le coût des inégalités peut être défini comme un “coût du patriarcat” ou comme “des destructions de richesses liées au patriarcat”. Pourquoi ? Car les coûts et les pertes de gain découlent du fait que l’organisation sociale repose sur la domination masculine qui, elle-même, induit des inégalités.
Elle s’appuie sur, 1) des données brutes produites par des organismes officiels (INSEE, Interstat, observatoires, etc.), 2) des études produites par des organismes de recherche (INSERM, HAS), 3) des rapports administratifs, 4) des ouvrages de chercheurs et journalistes. Sont additionnés des coûts et des manques à gagner selon la thématique retenue. Ils comprennent des pertes humaines (décès, souffrances physiques et psychologiques) et des pertes financières. Les méthodes de calcul utilisées sont précisées pour chaque résultat.
Face au manque d’investissements dans l’égalité femmes-hommes, la Fondation des Femmes et de nombreuses associations appellent les décideur.se.s de demain à s’engager avec un Plan d’Urgence pour l’Egalité.