Chaque année, plus de 210 000 femmes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex. Pour faire cesser ces violences, une seule solution pour les femmes : la décohabitation – le départ de l’un des deux conjoints du domicile. Dans la majorité des cas, c’est la femme et ses éventuels enfants qui quittent le domicile. Or, pour 1 femme victime de violences sur 6, soit 20 000 d’entre elles (et leurs enfants), elles auront besoin d’accès à un hébergement dans le parc social . Chaque année depuis 2016, la Fondation des Femmes publie avec ses partenaires un rapport intitulé «Où est l’argent ? » afin d’interpeller les pouvoirs publics sur le manque de moyens dédiés à la cause des femmes et de l’égalité . Cette édition 2021 «Où est l’argent pour l’hébergement des femmes victimes de violences ? », réalisée en partenariat avec la Fédération Nationale Solidarité Femmes, révèle des chiffres inédits. Ils confirment et parfois dépassent les besoins constatés par les acteurs et actrices de terrain depuis plusieurs années. Ce rapport, pour lequel des dizaines d’acteurs de terrain et de la politique publique ont été entendu.e.s, au terme d’une méthodologie rigoureuse et de recherches approfondies, et malgré des données parfois insuffisantes car inexistantes – dresse un état des lieux de la politique de l’hébergement des femmes victimes de violences en France . Il pointe les lacunes à combler et estime le besoin financier pour faire de l’hébergement un vrai outil d’une sortie durable des violences.
Le rapport analyse également l’impact d’un projet pilote “Abri d’urgence” financé par la Fondation des Femmes, dont le succès rappelle que le manque d’hébergements adaptés est une mise en danger des femmes victimes