Paris, le 3 septembre 2020
Un an après le lancement du Grenelle des violences conjugales le 3 septembre 2019, les associations rendent public un premier bilan des mesures gouvernementales.
La concertation des associations de défense des droits des femmes permet de mettre à jour un bilan mitigé s’agissant de l’avancée des mesures issues du Grenelle.
S’il faut saluer que deux tiers des annonces ont été mises en place ou engagées, les associations soulignent que les mesures les plus coûteuses (par exemple le financement de nouvelles structures dédiées à la prise en charge sanitaire psychologique sociale des femmes victimes sur le modèle par exemple de la Maison des Femmes de Saint-Denis ou de l’Institut Women Safe) restent encore en suspens alors que les mesures législatives ne nécessitant pas de moyens supplémentaires ont, elles, été adoptées.
Alors que la crise sanitaire et le confinement ont pu ralentir l’avancée des mesures, la crise, à laquelle les associations ont été aussi fortement confrontées, a révélé les angles morts du Grenelle, en particulier le manque d’hébergements spécialisés pour la mise en sécurité des femmes victimes de toutes formes de violences ou le besoin de solutions de signalement discrètes. Parmi les oubliés également des mesures annoncées : les familles et enfants des victimes trop peu pris en compte au cours du Grenelle.
Si les mesures annoncées à l’issue du Grenelle des violences conjugales ne suffiront pas à mettre fin aux violences faites aux femmes ni aux féminicides, les associations insistent sur le besoin d’un suivi appuyé et transparent sur leur mise en oeuvre.
Les associations le disent et soutiennent depuis plusieurs années : il est essentiel de mettre les moyens contre les violences faites aux femmes pour mieux prévenir et protéger. Un rapport de la commission des finances du Sénat publié le 27 août dernier le confirme : les moyens existants ne sont pas suffisants pour une politique d’envergure de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.Les associations d’écoute, d’accompagnement et de mise en sécurité des femmes victimes de violence sont toujours débordées de demandes. Les vies de femmes et parfois de leurs enfants sont en jeu.
Associations signataires : Centre Hubertine Auclert, CIDFF de Paris, Collectif féministe contre le viol (CFCV), En Avant Toute(s), Fédération nationale des acteurs de la solidarité (FAS), Fédération nationale Solidarité Femmes (FNSF), Fédération nationale des CIDFF (FNCIDFF), Fondation des Femmes, FIT-Une Femme Un Toit, Institut Women Safe, La Maison des Femmes de Saint-Denis, Le Mouvement du Nid, Le Planning Familial et l’Union des Familles de Féminicide.