Paris, le 12 mars 2021
Médias : il faut que ce soit tous les jours le 8 mars !
Au vu des résultats du dernier rapport du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), publié le 5 mars 2021, la Fondation des Femmes constate avec regret que les femmes sont restées largement sous-représentées à la télévision et à la radio en 2020.
Les chiffres indiquent une stabilité globale d’une année sur l’autre de la présence des femmes dans les médias audiovisuels (41%), une moyenne qui ne progresse plus et qui masque des chiffres préoccupants. La stabilité n’est en effet obtenue qu’avec l’aide des bonnes performances de la télévision publique qui, notamment, atteint quasiment son objectif de parité pour le nombre d’expertes (49%). Les autres médias, tels que les télévisions privées à forte audience et les chaînes d’information, sont à la traîne sur cet item très significatif. Les chaînes d’information ont pourtant de nombreuses occasions de faire intervenir des femmes « sachantes » sur leurs plateaux.
Le rapport met également en exergue le décalage préoccupant et persistant entre le taux de temps de parole (mesuré par l’INA) et leur taux de présence des femmes à l’antenne : seulement 35% de temps de parole pour les femmes pour 41% de temps de présence, soit un décalage de six points. Même lorsqu’elles sont présentes, les femmes ne disposent pas du même temps de parole que les hommes.
Enfin, les sujets sur lesquels s’expriment les femmes, étudiés pour la première fois par le CSA, sont « genrés » : sur les thématiques les plus souvent abordées (société, santé, international), les hommes sont largement majoritaires ; les femmes sont, elles, sous-représentées en matière d’économie, de politique, d’environnement et de faits divers.
Si les efforts de certains médias audiovisuels sont à saluer, il n’en demeure pas moins qu’un plafond de verre en matière de présence des femmes semble persister globalement. Pour que les médias progressent sur le chemin de la parité, la Fondation des Femmes soutient le principe d’une nouvelle obligation pour les télévisions et les radios. Elles devraient désormais non seulement déclarer annuellement leurs chiffres sur la présence des femmes, mais aussi avoir l’obligation de progresser chaque année. Cette position est partagée par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes et fait partie des propositions du rapport de la députée Céline Calvez.
Les médias se sont, comme chaque année, mobilisés pour la journée des droits des femmes le 8 mars. Mais une journée ne suffit pas ! Dans les médias, il faut que ce soit tous les jours le 8 mars.