le coût d'être mère - note 3 de l'observatoire de l'émancipation économique des femmes
02/06/2023

[COMMUNIQUÉ DE PRESSE] Quel est le coût d'être mère ?

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Une note de l'Observatoire de l'émancipation économique des femmes, co-écrite par Lucile Peytavin et Lucile Quillet.

Paris, le 2 juin 2023

Quel est le coût d’être mère ? À l’occasion de la fête des mères, la Fondation des Femmes publie la nouvelle note de son Observatoire de l’émancipation économique des femmes, rédigée par les expertes Lucile Peytavin et Lucile Quillet. Après avoir étudié le rôle de l’État dans le manque d’indépendance économique des femmes, l’Observatoire continue son analyse des facteurs d’inégalités de richesse entre les femmes et les hommes et s’intéresse aux coûts à court, moyen et long-terme de la parentalité pour les femmes, au niveau individuel.

Le constat est sans appel : de la grossesse à la retraite, les femmes paient, au sein des couples hétérosexuels, le plus lourd tribut de la parentalité. Les mères sont la variable d’ajustement des défaillances du service public de la petite enfance – 160 000 familles se retrouvent sans solution de garde, de l’aveu du Président de la République en 2022. Pour celles qui n’ont pas été exclues, même temporairement, du marché du travail, la maternité est encore souvent la cause des discriminations qu’elles subissent tout au long de leur carrière. L’arrivée des femmes sur le marché du travail n’a pas (encore) été suivie d’un rééquilibrage des tâches domestiques avec les hommes.

Que ce soit au sein du couple et plus encore en cas de séparation, Lucile Peytavin et Lucile Quillet démontrent par l’exemple que la parentalité accentue le risque de précarisation des femmes. Qu’il s’agisse du coût financier, psychologique et physique d’être mère, la facture est salée.

Anne-Cécile Mailfert, Présidente de la Fondation des Femmes : « Nous avons souhaité regarder comment les inégalités structurelles entre femmes et hommes jouent au moment de la maternité, sur les revenus des femmes. Les éléments apportés permettent d’expliquer en partie la précarisation des femmes et particulièrement des femmes cheffes de familles monoparentales. Car elles sont nombreuses à ne pas réussir à joindre les deux bouts. »

Lucile Quillet, co-autrice du rapport : « La société demande aux femmes de faire des enfants, mais c’est à elles d’assumer seules un congé maternité sous-rémunéré, le manque de modes de garde et les discriminations professionnelles. La maternité n’est pas un frein à la carrière, le sexisme, oui. Le bien-être collectif repose encore sur leurs sacrifices individuels. Au lieu de saluer leur « force » et les qualifier de « wonder women », il est temps de créer un monde du travail inclusif, un vrai service public de la petite enfance et une culture qui donne une vraie place aux pères afin de garantir aux femmes leur indépendance économique. »

Lucile Peytavin, co-autrice du rapport : « En devenant mères, les femmes ont une chance sur deux de s’appauvrir en diminuant leur temps de travail. »

Frédéric Mauget, Directeur Général du Crédit Municipal de Paris : « Si la maternité constitue une étape socialement attendue de la vie des femmes, ces dernières doivent encore aujourd’hui, pour se conformer à cette norme, consentir à d’importants sacrifices professionnels, économiques et physiques. Le parcours des femmes accompagnées par le Crédit Municipal de Paris reflète, bien souvent, les conséquences néfastes de cette injonction contradictoire. En soulignant que le choix d’être mère s’accompagne de coûts multiples et durables, l’Observatoire de l’émancipation économique des femmes rappelle l’urgence d’agir pour combattre ces inégalités. »

À propos des autrices du rapport :

Lucile Peytavin est historienne spécialiste des droits des femmes, autrice de « Le coût de la virilité » aux éditions Anne Carrière et experte Psytel. 

Lucile Quillet est journaliste, conférencière, experte du travail des femmes et autrice de l’essai « Le Prix à payer, ce que le couple hétéro coûte aux femmes » (éd. Les Liens qui Libèrent). 

À propos de la Fondation des Femmes :

La Fondation des Femmes, sous égide de la Fondation de France, est la fondation de référence en France sur les droits des femmes et la lutte contre les violences dont elles sont victimes. 
Grâce aux dons qu’elle reçoit, elle apporte un soutien financier, juridique et matériel aux initiatives associatives à fort impact, sur tout le territoire. 

Son expertise de financeur du secteur associatif féministe et la conviction, depuis sa création en 2016 que l’argent est au cœur du combat pour faire avancer les droits des femmes et progresser l’égalité entre les femmes et les hommes, amène aujourd’hui la Fondation des Femmes à lancer, avec le soutien du Crédit municipal de Paris, l’Observatoire de l’émancipation économique des femmes. Cet observatoire réunit des expertes des questions d’argent féministes pour penser la situation économique des femmes et les écarts qu’elles subissent dans une vision globale à 360°, intégrant le poids des stéréotypes et les phénomènes juridiques et sociaux qui entravent une véritable égalité économique.
Pour en savoir plus : fondationdesfemmes.org  

À propos du Crédit Municipal de Paris :

Établissement public administratif de crédit et d’aide sociale de la Ville de Paris, le Crédit Municipal est la plus ancienne institution financière parisienne. Créé en 1637 par le philanthrope Théophraste Renaudot, sa vocation première était de lutter contre l’usure en offrant un service social de prêt sur gage. À travers les siècles, le Crédit Municipal de Paris a conservé cette activité première tout en développant une large palette de services autour de l’objet (ventes aux enchères, conservation et expertise d’œuvres d’art et objets de valeur) et dans le domaine de la finance solidaire (éducation budgétaire, accompagnement de personnes en fragilité financière, épargne solidaire). Il constitue aujourd’hui un véritable lieu de ressources pour de très nombreux Parisiens et Franciliens.

Activité historique du Crédit Municipal de Paris, le prêt sur gage est un puissant outil d’émancipation et d’autonomie financière pour les femmes, qui représentent 80 % de sa clientèle. Les femmes sont également majoritaires au sein du service d’accompagnement de personnes financièrement fragilisées (60 %). Cette surreprésentation des femmes parmi les publics accueillis est le reflet d’inégalités de genre anciennes et persistantes, que le Crédit Municipal de Paris entend combattre.
Mécène de la Fondation des Femmes depuis 2018, l’établissement a choisi d’intensifier son partenariat en 2022 en soutenant, en particulier, la création de l’Observatoire de l’émancipation économique des femmes. 

Mise en page et illustrations réalisées par Yay graphisme