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« réinsérer une femme, c’est réinsérer une famille » Elise Moison, Force femmes

8 août 2016Portraits d'associationPas de commentairesadmin

La Fondation des femmes est allée à la rencontre de Elise Moison, Directrice de Force Femmes, qui nous explique son parcours et le travail de son association auprès des femmes sans emploi de plus de 45 ans.

Elise Moison, vous êtes la Directrice de Force Femmes. Quel est votre parcours?

Je travaille dans le secteur non lucratif depuis 15 ans. En fait j’aurais pu être dans le privé ou le public, ce qui compte pour moi c’est travailler pour l’intérêt général. Je défends la cause des femmes comme  je pourrais défendre d’autres causes, mais il s’avère que les femmes sont la majorité la plus « minoritaire » donc ça me parle.  Un jour en 2006 la Présidente Fondatrice de Force Femme m’appelle. Je me retrouve un dimanche matin à 8h00 dans sa cuisine. Et l’histoire commence. J’étais la première salariée. J’ai tout monté.

Force Femmes

Crédits photo: Ludovic Etienne

Force Femmes, qu’est-ce que c’est?

Force Femmes promeut le fait que les femmes de plus de 45 ans représentent une force pour l’entreprise et lutte contre les discriminations que celles-ci subissent. Les femmes de plus de 45 ans sont victimes d’une double discrimination : à cause de leur âge et du fait qu’elles sont des femmes. 

Aujourd’hui, elle est constituée d’une équipe de dix salariées et regroupe plus de cinq cents bénévoles issu-es des ressources humaines et de l’entrepreneuriat. Elle est soutenue par des organismes publics, des entreprises et est présente dans dix villes françaises.

10 ans après la création de Force Femmes, nous sommes toujours les seules sur cette question. Nous avons accompagnés 20 000 femmes. 35% ont retrouvé un emploi stable.

Force Femmes

Crédits photo: Ludovic Etienne

Quel est le secret de votre réussite?

Nous ne sommes pas uniquement sur la bienveillance et l’entraide même si elles forment le socle fondateur absolument essentiel et important. Nous avons voulu ajouter l’expertise, le professionnalisme et l’efficacité.

Réinsérer un-e jeune, c’est réinsérer une personne, réinsérer une femme, c’est réinsérer une famille. Il y a des enjeux particulièrement importants et des risques de précarité aux conséquences dramatiques. Cela nous impose un niveau d’exigence très élevé. 

En terme de bénévolat, nous sommes exclusivement sur du mécénat de compétence. On ne recrute que des bénévoles qui ont un vrai métier dans les ressources humaines avec en plus une casquette de coach. Nous avons ainsi 650 expert-e-s qui vont apporter des conseils et un accompagnement technique gratuit en adéquation avec les besoins de notre public. Voilà pourquoi Force Femmes ça fonctionne.

Force Femmes

Crédits photo: Ludovic Etienne

À quels besoins répondez-vous?  

Le profil type des personnes qu’on accompagne, c’est généralement une femme de 52 ans avec deux enfants, qui souvent a des parents à charge, ayant travaillé toute sa vie, et qui recherche un emploi depuis un an. 15% des femmes sont envoyées directement par leur conseiller Pole emploi alors que nous ne sommes ni leur prestataire ni un centre de formation ! Nous sommes submergées par la demande, le délai d’attente pour intégrer l’association est de 2 à 3 mois. A notre connaissance il n’y a pas d’autre association qui s’occupe de ce public. Public qui nécessite un accompagnement et un soutien spécifique face aux problématiques qu’elles rencontrent.

Nous leur proposons un accompagnement individuel et collectif, dans de bonnes conditions, dans la confidentialité de nos petits bureaux fermés. Les femmes sont ainsi en toute confiance car souvent elles nous parlent des situation de violences conjugales ou de problèmes de santé. Une femme participe à 8 ateliers collectifs et est accompagné d’un-e référent-e ressources humaines. Nous mettons en place des « cafés réseau », de grands forums de transmission d’offres d’emplois afin de permettre des échanges entre les publics et rompre l’isolement de ces femmes. 

Nous travaillons sur trois axes important :

Le premier, l’âge : il y a beaucoup de discriminations et de stéréotypes liés à l’âge dans le cadre d’une recherche d’emploi. Toutefois, ces stéréotypes et censures peuvent être dans les deux sens. Les femmes que nous suivons se dévalorisent et s’autocensurent, cela est lié à une question d’estime de soi. Un exemple que l’on peut rencontrer souvent : une femme qu’on va aider à créer son entreprise et qui va nous dire que “c’est un PETIT projet”. Les femmes peuvent également avoir un fort sentiment d’isolement, de perte de repères, de remise en question professionnelle quand à ses compétences, ses expériences, et sa valeur sur le marché de l’emploi. Enfin, le point important concernant la question de l’âge c’est que à 50 ans vous avez 20 ou 30 ans d’expérience professionnelle derrière vous. Ainsi, définir et valider son projet professionnel et le résumer en une page sur un CV demande un important travail de réflexion, d’introspection, qui est à mettre en lien avec le marché de l’emploi, les secteurs porteurs, les métiers recherchés et le bassin de l’emploi géographique.

Deuxième axe, les questions liées au genre : la majorité des femmes que nous suivons ont eu des carrières peu linéaires, elles ont du s’arrêter de travailler pour avoir ou élever des enfants, ou ont dû suivre leur conjoint. Tout ceci à un impact sur leur carrière, comme le fait que les femmes sont plus souvent à temps partiel que les hommes. Enfin, troisième axe l’âge et le genre : au-delà d’être une potentielle double discrimination, c’est un point très important puisque nous accompagnons des femmes qui sont majoritairement seules avec des enfants à charge. Ainsi, l’enjeu économique est très important puisque nous sommes confrontées à des problématiques financières, personnelles et familiales. La question de la dévalorisation, du manque d’audace, et de se voir à sa juste valeur quant à ses compétences professionnelles c’est déjà quelque chose qui est très difficile pour les femmes. Pour les femmes de plus de 50 ans et qui ont été fragilisées par le marché de l’emploi, c’est d’autant plus difficile.

Force Femmes

Crédits photo: Ludovic Etienne

Comment agissez-vous pour leur redonner confiance en elles ?

Nous avons toute une série d’ateliers sur la confiance en soi : la gestion des émotions et la gestion du stress en entretien de recrutement, l’utilisation des mots, la pratique, les éléments de langage, la communication verbale et non verbale, l’attitude, etc. Il y a un lien entre la confiance physique et le moral : se sentir bien avec soi c’est une question de confiance en soi globale et de valorisation.

La moitié d’entre elles arrivent suite à un licenciement, épreuve qu’il faut gérer et qui abîment la confiance. Ce sont aussi des femmes qui, en majorité, n’ont pas été sur le marché du travail depuis de nombreuses années. Ce sont autant de raisons d’avoir peur de stresser, de se perdre et de perdre ses moyens. L’idée c’est de se préparer, de s’entraîner, comme un sportif. Plus on répète et plus on est à l’aise puisqu’on a en tête les mots-clés et le langage à utiliser. Une personne qui à son arrivée en entretien dégage un manque de confiance, un manque d’assurance et peut-être une émotivité et une perte de repère, c’est de suite beaucoup plus compliqué.    

 

Les résultats dont vous êtes fières? Une histoire de femme qui est passée par votre programme?

Les problématiques sont multiples et extrêmement variées, c’est donc très compliqué de réduire à une histoire. Je me souviens d’un jour, une femme qui nous a dit « avant d’avoir passé la porte de l’association, j’avais parlé à personne depuis 4 mois ». Pour certaines, il y a souvent un très fort isolement, une perte de repères, un manque de confiance ou d’assurance.

Qu’importe l’âge de la personne ou le métier qu’elle recherche, peu importe les diplômes, la question de la confiance en soi et de la capacité à oser se pose. On accompagne des personnes qui ont été fragilisées et qui le sont encore. En ajoutant les problématiques de santé, avec des cancers fréquents, des problématiques de divorce et de violences… ce sont des femmes qui sont confrontées à un mille feuilles de problèmes, en même temps.  Tout cela est couplé à un fort sentiment d’isolement, un renfermement sur soi, une honte, la peur de déranger, la peur d’utiliser son réseau.

Ces femmes ont beaucoup trop de retenues. Nous sommes là pour les pousser à oser, leur montrer que c’est possible. Alors que  20% d’entre elles cherchent à créer leur entreprise, nous avons créé le Prix Force femme pour valoriser leur parcours. Il récompense 3 créatrices d’entreprise avec deux prix d’un montant de 10 000 euros et un autre de 5000 euros.

Force Femmes

Crédits photo: Ludovic Etienne

Qu’est ce qui vous freine aujourd’hui? Vos besoins? Les perspectives de développement ?

Nous manquons de tout ! De ressources financières et humaines pour nous permettre de nous développer. Nous ne  facturons rien et nous dépensons utilement tout l’argent de nos partenaires publics et mécènes. Accompagner une femme coûte 600 euros.

Nous sommes à la recherche d’autres partenaires pour pouvoir développer l’association, autant au niveau territorial qu’au niveau national. Nous sommes présentes dans 10 villes mais nous aimerions être présentes dans beaucoup plus, dans les DomTom… Nous souhaitons développer l’accompagnement  à la création d’entreprise car l’entrepreneuriat est une autre forme d’indépendance économique. Nous n’avons pas de proposition figée mais nous cherchons des partenaires pour assurer un soutien structurel.  Le fait d’exister et d’accompagner tant de femmes prouve notre utilité.

Propos recueillis par la Fondation des Femmes, février 2016 et août 2016. 

Soutenir la Fondation des femmes

Force Femmes fait partie des 9 associations membres du conseil scientifique de la Fondation des Femmes. Le Conseil Scientifique remonte les besoins du terrain et conseille la Fondation sur les priorités du secteur (thématiques annuelles, projets collectifs, etc…). Il permet à la fondation d’être la plus efficace possible dans son appui aux associations. En savoir plus

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