Photo place de la République de manifestation qui illustre les CP de la Fondation des Femmes
07/02/2019

Communiqué de presse

[Communiqué de presse] “Un an après #MeToo, à Rueil Malmaison aussi, le retour de bâton judiciaire.”

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Paris, le 7 février 2019

Alors que le procès pour harcèlement, dénonciations calomnieuses et diffamation, à l’encontre des journalistes ayant révélé l’affaire Baupin et des victimes de celui-ci suit son cours, une nouvelle fois des femmes sont mises au pilori pour avoir dénoncé des agissements sexistes. Ce sont cette fois 2 jeunes femmes et leur ancienne professeure qui se retrouvent aujourd’hui à 14h30 devant la police pour avoir dénoncé le sexisme d’un restaurateur.

A Rueil Malmaison, ce restaurateur fait régulièrement parler de lui en affichant sur une ardoise placée en évidence devant son établissement des slogans sexistes. Une publication récente allait jusqu’à proposer l’usage du GHB (ou “drogue du violeur”)  en alternative à la séduction. Postée sur les réseaux sociaux, cette incitation inacceptable à la violence contre les femmes a amené plusieures femmes à le dénoncer.

La  mobilisation de ces lanceuses d’alerte a conduit le restaurateur à cesser ses agissements, mais a exposé les femmes à des poursuites. En effet, c’est le restaurateur qui a porté plainte pour harcèlement.

Maître Sophie Soubiran, avocate à la Force Juridique de la Fondation des Femmes les accompagne ce jour pour la première des auditions, à 14h30 au commissariat de Rueil Malmaison.

Devant la gravité des écrits du restaurateur, le Collectif Féministe Contre le Viol annonce aujourd’hui pour sa part qu’il porte plainte pour provocation à la commission d’une infraction. La Force Juridique de la Fondation des Femmes appuiera cette démarche.

La Fondation des Femmes dénonce le “détournement” des délits de harcèlement ou de dénonciation calomnieuse en instruments de pression, de vengeance ou de dissuasion  à l’encontre des victimes ou des lanceurs d’alerte féministes. Cette dérive est un retour de bâton inquiétant contre le mouvement #MeToo. Elle dit aussi l’injonction contradictoire faites aux victimes : sommées de porter plainte lorsqu’elles souhaite s’exprimer, elles deviennent ensuite accusées par les agresseurs qu’elles dénoncent. Après la libération de la parole, la chape de plomb ne doit pas retomber de nouveau. Pour cela, les lanceuses d’alertes féministes doivent être protégées et la Fondation des Femmes sera à leurs côtés pour assurer leur défense et faire respecter leurs droits. Il est essentiel de faire naître une jurisprudence protectrice de la parole des victimes et de celles qui les défendent.

La Force juridique de la Fondation des Femmes est le premier organisme indépendant qui réunit plus de 150 avocat.e.s, professionnel.le.s du droit et expert.e.s bénévoles au service des droits des femmes.