En 2024, 107 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit +11 % par rapport à 2023. L’année 2025 s’annonce tout aussi meurtrière : les mois d’octobre et novembre ont compté 26 féminicides en deux mois, soit un tous les deux jours.
Les données analysées avec le Collectif Féminicides par compagnon ou ex, qui fait le décompte des féminicides conjugaux chaque année en l’absence de données fiables et transparentes, révèlent des profils et trajectoires particulièrement inquiétantes :
Ces féminicides ne sont pas une fatalité : ils sont le résultat de dysfonctionnements connus, répétés, documentés.
Six ans après le Grenelle des violences conjugales, la Fondation des Femmes livre une analyse : les outils existent (bracelets anti-rapprochement, ordonnances de protection, TGD, dispositifs d’écoute…), mais ils restent insuffisamment nombreux, insuffisamment financés, mal pilotés, inégalement déployés, parfois inopérants.
Ainsi la Fondation des Femmes déplore toujours – comme l’ont également soulevé la Cour des Comptes et le Sénat ces dernières années – l’absence de pilotage global de la politique publique de lutte contre les violences faites aux femmes ni d’évaluation centralisée des dispositifs.
Or la situation actuelle inquiète la Fondation des Femmes et les associations du secteur : la crise économique et politique débouche sur une situation critique pour nombre d’associations.
Déjà en septembre 2025, la Fondation des Femmes dévoilait dans une enquête que:
Depuis, l’inquiétude de la Fondation des Femmes exprimée en septembre s’est confirmée que ce soit à travers le projet de loi de finance ou les retours des associations. Ainsi, en décembre 2025, les associations féministes font état d’une baisse moyenne de leurs subventions de 18% (enquête interne Fondation des Femmes sur la base de 398 associations).
Les chiffres les plus récents témoignent d’une situation là aussi critique :
Cette augmentation massive s’explique par des besoins accrus et un accès de plus en plus difficile aux dispositifs de droit commun, saturés, sous-dotés et parfois inexistants. L’incapacité persistante à répondre aux demandes d’hébergement continue de mettre des femmes en danger et freine leur départ du domicile
Le rapport conclut sans ambiguïté : les moyens dédiés à la lutte contre les violences diminuent et les outils créés depuis 2019 ne fonctionnent que s’ils sont financés, pilotés, évalués, améliorés dans la durée. La Fondation des femmes demande la création d’un observatoire national des féminicides en capacité de fournir un suivi et une évaluation des politiques publiques et leurs effets. Elle demande également à ce que le 6 décembre soit considéré comme une journée nationale de lutte contre les féminicides.
Nous connaissons les solutions. Nous savons qu’une politique ambitieuse peut sauver des vies : cela a été le cas en 2020, lorsque les féminicides ont chuté de 52%. Depuis le 1er janvier 2019, 782 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Cette réalité n’est ni une fatalité, ni une donnée statistique : elle est le résultat de choix politiques.
Contact presse : presse@fondationdesfemmes.org
Noémie Barbaut 06 25 26 37 94
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La Fondation des Femmes, reconnue d’utilité publique par décret du 4 juillet 2024, est la fondation de
référence en France sur les droits des femmes et la lutte contre les violences dont elles sont victimes.
Grâce aux dons qu’elle reçoit, elle apporte un soutien financier, juridique et matériel aux initiatives
associatives à fort impact, sur tout le territoire.
Pour en savoir plus : fondationdesfemmes.org

L’UNFF vient en aide aux familles victimes de féminicide par un accompagnement basé sur l’écoute
active et le partage d’expérience, le soutien, l’empathie et l’orientation vers les structures d’aides
psycho-sociales et les instances juridictionnelles adaptées aux besoins et aux spécificités de chaque
famille. Pour en savoir plus : unff.fr