Paris, le 18 octobre 2022
A l’annonce de la révocation de l’arrêt Roe vs Wade aux Etats-Unis, en quelques jours, et sans surprise, la classe politique française et les associations féministes se sont mobilisées pour l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution.
Le droit des femmes à disposer de leur corps constitue la condition essentielle de la liberté des femmes et d’une égalité entre les femmes et les hommes. L’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution est donc à la fois une nécessité et une consécration des droits des femmes et de l’égalité.
Et il est bien du rôle de la Constitution – texte fondateur de notre société, protégeant les droits fondamentaux des citoyennes et citoyens – de venir sécuriser le droit à disposer de son corps. En faisant cela, la France placerait le droit à l’IVG au-dessus de ceux qui ne figurent que dans la loi. C’est une garantie supplémentaire pour toutes les femmes. Cette inscription ne pénalise personne, au contraire elle nous protège. Sa remise en cause s’avère également plus complexe puisqu’elle relève d’une réforme constitutionnelle, un processus plus complexe qu’une simple suppression dans un texte de loi.
L’inscription du droit à l’avortement est d’autant plus nécessaire que les associations féministes alertent depuis longtemps sur la montée en puissance des mouvements anti-IVG en France. Massivement financés par des mouvements d’obédience évangéliste, ultra-conservateurs des Etats-Unis – les mêmes qui se sont mobilisés pour le revirement de l’arrêt Roe v. Wade – les mouvements anti-IVG, organisés et puissants, menacent gravement le droit à l’IVG. A travers des manifestations et des campagnes de désinformations sur internet notamment, ils remettent en cause l’avortement et l’accès à la contraception.
Il suffit de regarder chez nos voisins européens, pour constater l’influence dangereuse des mouvements anti-IVG qui parviennent à grignoter peu à peu ce droit : il est quasiment refusé aux femmes de Pologne et passible de prison pour les femmes maltaises. Les femmes ukrainiennes, réfugiées en Pologne à cause de la guerre, se voient refuser l’accès à l’avortement. Les femmes hongroises qui veulent avorter sont forcées d’écouter les battements du cœur du fœtus. L’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite, en Suède et maintenant en Italie, met en péril le droit à l’avortement dans ces deux pays. On peut se demander quel sort sera réservé à nos voisines italiennes qui devront faire valoir leurs droits face à l’utltraconservateur Lorenzo Fontana, ouvertement anti-IVG, récemment élu Président de la chambre des députés.
Près de 80% des français.es sont favorables à l’entrée du droit à l’avortement dans la Constitution. Plusieurs ministres et près de 440 parlementaires au Sénat et à l’Assemblée nationale, se sont déjà engagé.es dans une démarche d’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution. Inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution, c’est inscrire une attente transpartisane, soutenue par l’ensemble de la société française.
Nous appelons la France à être pionnière dans la protection du droit à l’avortement, en devenant le premier pays à constitutionnaliser ce droit fondamental, donnant ainsi un message d’espoir pour les femmes de ce monde, qui se battent pour leurs droits, pour le respect de leurs corps et de leur santé.
Mercredi 19 octobre sera débattue au Sénat la proposition de loi constitutionnelle pour le droit à l’avortement : « Nul ne peut porter atteinte au droit à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception. La loi garantit à toute personne qui en fait la demande l’accès libre et effectif à ces droits. »
Les femmes seront présentes pour encourager les sénateurs et sénatrices à voter en faveur de la proposition de loi. Voter contre, c’est admettre l’idée que ce droit pourrait disparaître rapidement !
Nous appelons toutes celles et tous ceux qui sont attaché.es au droit à l’IVG à suivre la séance, et réagir aux débats au Sénat pour encourager les sénateurs et les sénatrices à voter en faveur de la loi.
Comment ? Suivez la séance, réagissez aux débats en direct sur les réseaux sociaux, diffusez le communiqué de presse et soutenez les associations !