Mis à jour le 23 août 2022
La situation aux Etats-Unis comme en Pologne est délétère pour la santé des femmes, physique et également mentale, et donnent lieu à des situations insensées.
Ainsi, en Pologne, au moins deux femmes sont mortes parce que les médecins ont eu peur de pratiquer un avortement tant que le fœtus était encore en vie alors qu’il y avait un risque grave pour la santé de leurs mères.
Aux Etats-Unis, en deux mois, une adolescente orpheline s’est vu refusé le droit à l’avortement sous prétexte qu’elle est trop immature pour une telle décision et qu’aucun de ses deux parents ne pouvait donner son autorisation (étant donné qu’ils sont décédés). Absurdité relevée notamment par une élue démocrate de l’Ohio, Joyce Beaytty « Dans quel monde une personne de 16 ans est trop immature pour se faire avorter, mais assez mature pour porter et élever un enfant ? »
Une autre femme n’a pas pu avoir accès à l’avortement lorsqu’elle a appris que son futur enfant ne sera pas viable ou seulement quelques minutes à quelques heures car la malformation dont souffre le fœtus, l’acrânie, n’est pas énumérée dans la liste des exceptions permettant l’avortement en Louisiane.
Une fille de 10 ans enceinte suite à un viol s’est vu refuser l’avortement par un juge, heureusement, elle a pu se rendre dans un état voisin, mais cela rajoute au traumatisme initial et implique de trouver des financements.
D’autres cas adviennent les uns après les autres, montrant la violence et la solitude à laquelle doivent faire face ces femmes et ces filles dont le droit à disposer de son corps est bafoué.
Ce qui se passe dans les pays voisins pourrait arriver en France si nous baissons la garde : ces attaques sont aussi à destination de l’Europe et de la France. Ainsi, l’European Parliamentary Forum for sexual and reproductive rights en 2021 estime que 707,2 millions de dollars US ont été reversés en 10 ans par des organisations conservatrices venues principalement des Etats Unis et de la Russie à des mouvements anti-genre pour financer notamment des initiatives anti-avortement.
Parce que ces menaces sont réelles, il faut agir, et vite :
Ainsi, au-delà d’un travail de plaidoyer auprès du gouvernement pour la constitutionnalisation du droit à l’avortement, en parallèle, nous soutenons une initiative novatrice du Planning Familial. Ce dernier va développer et lancer rapidement de nouveaux outils numériques pour répondre aux usages et contrer la diffusion de mauvaises informations.
Pour cette raison, la Fondation des Femmes va allouer une dotation exceptionnelle de 200 000 euros au Planning familial pour permettre la création et le lancement d’un tchat en vue d’informer les femmes sur leurs droits concernant la sexualité, la contraception et bien sûr l’avortement.
Cette initiative sera financée grâce aux fonds collectés dans le cadre du Gala annuel de la Fondation des Femmes qui s’est tenu lundi 4 juillet à Paris et via une collecte exceptionnelle auprès du grand public, sensibilisé à la défense des droits des femmes et à l’égalité femmes-hommes.
Grâce aux dons, la plateforme sera déployée et animée par une équipe de “tchateurs et tchateuses” formé.e.s pour interagir rapidement avec chaque personne, et notamment les plus jeunes, souhaitant de l’information sur tout le territoire.
“Nous voyons sur le terrain combien les femmes peinent à obtenir une information juste et une orientation qui répond à leurs besoins en matière de contraception et d’avortement. » témoigne Sarah Durocher, co-présidente du Planning familial.
Lorsque nos droits n’avancent pas ils reculent – sanctuariser le droit à l’avortement est impératif mais il faut aller plus loin : assurer à toutes l’accès à une information juste et sincère sur l’avortement.
À propos du Planning familial
Le Planning familial est un réseau de plus de 80 associations qui informent et orientent sur des questions liées aux sexualités, la contraception, l’avortement, la prévention des violences sexistes et sexuelles et la promotion de l’égalité de genre, sur tout le territoire français. Ses actions d’accueil, d’éducation à la vie affective et sexuelle et de formation des professionnels auprès d’une grande diversité de publics en font un acteur central de la promotion des droits sexuels et reproductifs.